Le SNEP-FSU Aix-Marseille reçu par le secrétariat d’état à l’éducation prioritaire

COMPTE RENDU de l’entrevue du Jeudi 11 mars 2021 à la DSDEN 13

Résumé interventions du SNEP:

  • Réduction des effectifs de classe à 16 élèves par classe en éducation prioritaire.
  • La fuite vers les établissements du privé accentue  les difficultés en éducation prioritaire, nous avon réclamé l’arrêt du financement des établissements privés. En attendant cette décision, l’école privée doit être financé au prorata de l’intégration d’élèves en difficulté scolaire ou issus de milieux défavorisés.
  • Prise en charge  par l’état de 50% du prix de la licence UNSS en REP et REP+: nous avons souligné l’importance de l’AS pour la pratique sportive des filles dans les quartiers défavorisés.
  • Nous avons réclamé un enseignant d’EPS supplémentaire (en surnuméraire) par établissement REP et REP+ afin de permettre une vraie politique publique d’éducation physique ne se résumant pas à du gigotage de 30min.

A l’occasion de la visite dans les Bouches-du-Rhône de Mme Elimas, secrétaire d’Etat chargée de l’Education Prioritaire, la FSU a été reçue le jeudi 11 mars 2021, par la conseillère sociale de celle-ci (Mme Vilacéque) pour évoquer les problématiques liées à l’éducation prioritaire.

La FSU (SNES, SNEP, SNUEP et SNUipp) a plaidé pour un élargissement et un renforcement de la politique d’éducation prioritaire au regard de l’aggravation de la crise sociale dans le contexte. La situation justifie le retour ou l’entrée de plusieurs écoles, collèges, lycées, lycées professionnels, dans le périmètre de l’éducation prioritaire. Elle justifie aussi le recrutement de maitre.sse.s spécialisé.es dans les écoles pour prendre en charge la difficulté scolaire et l’abaissement des effectifs par classe.

La conseillère a annoncé qu’il n’était plus prévu de revoir la carte de l’éducation prioritaire avant 2023 et que la révision de celle-ci se ferait en cohérence avec la révision de la carte des quartiers « QVP », quartiers politiques de la ville. Les labels REP + et REP seraient donc maintenus jusqu’à cette date. En conséquence, la conseillère explique que les CLA, contrats locaux d’accompagnement, n’ont pas vocation à se substituer aux REP, mais seraient conçus comme un dispositif supplémentaire ayant vocation à soutenir certains projets menés dans des écoles ou établissements ayant des caractéristiques proches de celles des établissements de l’éducation prioritaire. Les CLA ne doivent pas être compris comme un label supplémentaire mais comme un dispositif évolutif (contrats de 3 ans) de financement de projets ponctuels.

La FSU a souligné la nécessité de pérenniser les moyens afin d’inscrire les politiques éducatives dans la durée, et a souligné le risque de voir les CLA se substituer au label académique de l’éducation accompagné, qui justement a vocation à sanctuariser les moyens des anciens établissements ZEP, dont les lycées et lycées professionnels et dont elle réclame l’intégration à la carte de l’Education prioritaire nationale. Par ailleurs, elle réitère son attachement au principe de la labellisation des écoles sur critères sociaux transparents et son opposition au principe de la contractualisation dans l’attribution des moyens. La conseillère évoque pour l’académie un schéma de l’éducation prioritaire à 4 cercles : 3 labels (REP+, REP, Educ Acc), et un 4° cercle : les CLA.

En réponse au questionnement de la FSU sur les compensations concédées aux collègues en contrepartie de la pénibilité du travail en éducation prioritaire : la ministre confirme la fin du dispositif transitoire ZEP pour les lycées qui sont sortis de l’EP en 2015, l’attribution d’une IMP de « maintien du pouvoir d’achat » n’ayant pas vocation à perdurer au-delà de cette année scolaire (nous pensons qu’elle doit être proroger tant que la carte n’est pas revue), et évoque la possibilité de favoriser les promotions pour les collègues concernés par des CLA.

La FSU a dénoncé la concurrence déloyale des établissements du privé et fait valoir ses analyses sur la dégradation de la mixité sociale dans les établissement, souligné la détérioration de la Dépense Intérieure d’Education au fil des ans, plaidé pour le maintien des 18 journées de concertation/formation dans les écoles REP + et proposé la prise en charge du forfait UNSS par les fonds sociaux, eu égard à l’importance éducative du sport scolaire dans les quartier défavorisés.

Nous avons en outre dénoncé l’opacité dans la gestion des crédits et des projets dans le cadre des Cités Educatives et alerté sur la dégradation du climat aux abords des établissements dans certains quartiers de Marseille et des villes du département, dans un contexte où la pandémie et la réduction d’activité des lieux de vie et de socialisation habituels ou officiels favorisait le développement de cadres de socialisation parallèle.